Une naissance…

FONDS DE DOTATION MAUTHAUSEN, ACTIFS POUR LA MÉMOIRE

Ce projet lancé lors de la réunion du Conseil d’administration du 4 février, a été confirmé lors du CA du 1er avril, et validé par le bureau du 17 juin. Sa concrétisation a été menée à bien par une équipe animée par Laurent Laidet. Le prochain bulletin de l’Amicale, relayé ensuite par notre site, donnera toutes les précisions utiles à celles et eux qui souhaiteraient contribuer à l’essor de ce fonds de dotation : Mauthausen, actifs pour la mémoire.

Objet : recevoir, gérer et mettre en valeur, en les capitalisant, les biens et droits de toute nature qui lui sont apportés à titre gratuit et irrévocable, en vue d’en redistribuer les revenus à toute organisation d’intérêt général, telle que l’Amicale de Mauthausen, en lien avec son objet ; financer et réaliser directement ou indirectement toute mission d’intérêt général, par ses propres moyens entrant dans son objet ; assurer la transmission de la mémoire et la culture mémorielle du camp de concentration de Mauthausen et de lieux associés (ex : Kommandos, château de Hartheim), la formation et la recherche autour de ces camps ; instaurer un dialogue interculturel afin de lutter contre les répressions, les inégalités, le négationnisme sous toutes ses formes.

Déclaration de création à la Préfecture de Paris le 18 août 2023, publiée au Journal Officiel de la république française du 29 août 2023.

Pexonne, 27 août 2023

27 août 1944 – 27 août 2023 : 79 ans après, une émouvante rencontre en mémoire de la rafle

L’association Pexonne, 27 août 1944, histoire et mémoire, présidée par notre ami Guillaume Maisse, et le maire Dominique Foinant ont magistralement accompli un geste de haute portée, pour le 79ème anniversaire de la rafle qui conduisit 80 habitants de cette commune en déportation (la plupart à Mauthausen) dont bien peu revinrent. La volonté de Guillaume Maisse, petit fils d’un raflé, d’aller à la rencontre des descendants du capitaine SS responsable de cette rafle, a en quelque sorte été exaucée par les petites filles de celui-ci : accompagnées de leur cousin Sasha, Anne et Christine, qui vivent en France, ont fait les gestes nécessaires pour entrer en relation avec l’association de Pexonne, et ont participé à la commémoration devant près de 400 personnes, les journalistes de la presse régionale, de l’Agence France Presse et de la Deutsche Presse Agentur). L’évènement a été relayé par la presse internationale, en Allemagne, au Luxembourg, en Suisse, en Pologne mais aussi en Israël.

Il n’a pas été question de pardon : les descendants du capitaine Wenger sont venus témoigner de leur compassion. Et Guillaume Maisse* a déclaré à France info : « Le terme de pardon n’est pas du tout approprié en réalité. C’est de la compassion et c’est un message de paix de dire que sur les cendres de ce drame peut aujourd’hui naître une amitié. Et pourquoi pas ? C’est une belle histoire, tentons-la. »

* Guillaume Maisse, Pexonne 27 août 1944, La Rafle oubliée, CoolLibri.com, juin 2022

Disparition de Léo Klein

Il avait publié en 2007 Le singulier destin d’un enfant de Tarnow, un récit précis et fort intéressant du parcours, « singulier » en effet, mais significatif, du sort des jeunes juifs polonais ayant survécu à la folie génocidaire des nazis, parce que « sélectionnés » pour le travail esclave et donc internés, par exemple, à Mauthausen en 1944 tandis que leur famille entière avait été transportée vers les centres de mise à mort. Quelques-uns de ces jeunes ont survécu et, pour certains, construit leur vie en France. Nous ne pouvons pas ne pas percevoir la communauté de destin de Léo Klein et d’Ernest Vinurel (Rive de cendre, 2003) – quoiqu’il faille toujours rester attentif aux singularités.

Léo Klein était né en 1926 en Galicie, près de Cracovie, à Tarnow, « une des plus belles villes polonaises » – autrichienne jusqu’en 1918. Il se plait à souligner qu’elle fut « paisible, juive sans être orthodoxe, loin de tous les clichés en somme ». Dès l’occupation allemande en 1939, les juifs de Pologne subissent un engrenage de violences d’une autre dimension que les pogroms antérieurs. Le jeune Léo est au ghetto, où son père est battu à mort, puis au camp de travail forcé de Putskow, s’en évade et retrouve les siens au ghetto. En trois rafles successives, de juin 1942 à septembre 1943, le ghetto de Tarnow est liquidé. Des milliers de fusillés ; en plus grand nombre ils sont transportés vers le centre de mise à mort de Belzec. Lors de la 2e rafle, sa mère le repousse à coups de pied – vers la vie. Le voici au camp de travail de Plaszow avec 8 000 juifs, pour 24000 détenus, jusqu’au 6 août 1944 : à l’approche des troupes soviétiques, il est envoyé à Mauthausen. Il y passe une dizaine de jours, mesurant « à quel point ce que je vivais dépassait tout ce que j’avais vu jusque-là ». Devenu le matricule 86740, il est transféré au Kommando de Sankt Valentin, parmi 500 juifs de l’Est et une centaine de Français, comme travailleur esclave de Ferdinand Porsche dans la plus grande usine de chars du Reich. Le camp est évacué mi-avril, vers Ebensee, où il vit encore le 6 mai, jour de la libération : mais « de toutes ces années d’horreurs, ces quinze jours furent les plus horribles ».

La suite du récit est hautement « singulière » : le voici en « reconstruction » des mois durant à Bad Ischl, Graz, Budapest, Bratislava, Bad Ischl de nouveau et Salzbourg. Les Américains et les Britanniques, les Soviétiques, la Croix-Rouge, la « Brigade juive » et l’hypothèse de la Palestine ou celle d’un départ outre-Atlantique, Stuttgart, et finalement direction Béthune ou une sœur s’était installée avant-guerre, Lens et Bruay où travaillent de nombreux Polonais (non juifs). Son beau-frère fait de lui un tailleur, qui gagne Paris (Le Sentier). Fonde une famille, a un fils, en 1961, Olivier. En 1965, il obtient sa naturalisation.

Comme Ernest Vinurel, Léo Klein était très attaché à l’Amicale de Mauthausen. C’est pour nous un motif de fierté. La sienne fut, en 2016, de recevoir la Légion d’honneur, un vœu qu’évidemment nous avions soutenu.

Aux obsèques de notre ami Léo Klein, lundi 24 juillet au cimetière de Bagneux, Daniel Simon et Jean-Louis Roussel représentaient l’Amicale.

Voyage à Mauthausen, octobre 2023

Modifications :

Voyage au camp de Mauthausen : du samedi 21 au mercredi 25 octobre 2023.

Trois jours de visites et de rencontres avec des historiens et des acteurs locaux de la mémoire de la déportation sur les sites de Mauthausen, Gusen, Wiener Neudorf, Amstetten, Ebensee, Hartheim, Melk…et un ou deux autres.
Ce voyage d’étude sera centré sur les derniers mois du camp et du complexe Mauthausen.
On s’intéressera en particulier aux femmes arrivées en mars 1945 de Ravensbrück.

Prestations :

  • Hébergement et pension complète, transfert en car sur les différents sites, assurance sur place.
    pour 4 nuits 550 € en chambre double, 650 € en chambre individuelle.
  • NB : Remboursement des frais de transport (excepté frais voiture !) pour les enfants et les petits-enfants de déportés morts au camp.

Renseignements et inscription à l’Amicale de Mauthausen,
31 boulevard Saint Germain – 75 005 Paris
tél. : 01 43 26 54 51 – courriel : mauthausen@orange.fr

bulletin d’inscription
à remplir par chacun des participants

Pexonne, 27 août 2023

27 août 1944 – 27 août 2023 : 79e anniversaire de la Rafle de Pexonne

(village de 922 habitants en Meurthe-et-Moselle, dont 81 furent déportés pour la plupart à Dachau puis Mauthausen)


Organisée par la mairie et l’association Pexonne 27 aout 1944, histoire & mémoire, « cette cérémonie sera placée sous le signe de la fraternité avec la présence des petits-enfants du responsable de la rafle, venus exprimer leur compassion aux familles de déportés ».

À partir de 9h45, rassemblement Place de la Poste.

Voyage à Mauthausen, octobre 2023

Voyage au camp de Mauthausen : du samedi 21 au mercredi 25 octobre 2023.

Trois jours de visites et de rencontres avec des spécialistes et des acteurs locaux de la mémoire de la déportation sur les sites de Mauthausen, Gusen, Ebensee, Melk, Steyr.
Ce voyage d’étude sera centré sur les derniers mois du camp et du complexe Mauthausen.

Prestations :

  • Hébergement et pension complète, transfert en car sur les différents sites, assurance sur place.
    pour 4 nuits 550 € en chambre double, 650 € en chambre individuelle.
  • NB : Remboursement des frais de transport (excepté frais voiture !) pour les enfants et les petits-enfants de déportés morts au camp.

Renseignements et inscription à l’Amicale de Mauthausen,
31 boulevard Saint Germain – 75 005 Paris
tél. : 01 43 26 54 51 – courriel : mauthausen@orange.fr

bulletin d’inscription
à remplir par chacun des participants
et retourner à l’Amicale avec un chèque de 100 €

Voyage de juin 2023 au Loibl / Ljubelj

Notre voyage au Loibl/Ljubelj a eu cette année quelques spécificités stimulantes :

  • il s’agissait du 80e anniversaire de l’ouverture de ce double Kommando, de part et d’autre de la chaîne des Karawanken
  • le groupe de l’Amicale, rejoint à certains moments par d’autres amis, était à lui seul composé de 11 personnes : fait rare qui a permis des échanges fructueux et donné une belle visibilité à la présence française.
  • l’hébergement était en Slovénie, et cela a facilité d’autres nouveautés : une journée passée à Trieste pour y étudier, vue côté italien, la complexité de l’histoire de cette région.
    Visite en particulier du camp de concentration de la Risiera di San Sabba. (photo 1)

Dans leurs discours, Claude Simon et Danyèle Régerat, vice-présidente de l’Amicale, ont insisté sur les nombreux gestes de solidarité de la population de Tržič à l’égard des détenus, qui donnèrent aux Français l’énergie de résister et de s’organiser.
Les cérémonies au sud ont toujours une très grande dignité (photo 2 : Denis Pesche, porte-drapeau de l’Amicale ; photo 3 : lecture en slovène et en français d’extraits de L’Espèce humaine de Robert Anthelme ; photo 4 : quatuor à cordes de jeunes filles)
Le groupe de l’Amicale a pu profiter d’une visite du petit musée installé au sous-sol de l’auberge du lieu (photo 5), puis des recherches d’Alain Lavigne, fils de Jacques Lavigne (matricule 26 965), sur le retour en France via l’Italie d’une partie des Français libérés au Loibl : collection photographique, connaissance précise des événements et des forces agissantes de la période, le tout mis à la disposition de tous.

photo 1
photo 2
photo 3
photo 4
photo 5

« Le courage civil »

Cette année 2023, le MKÖ (Mauthausen Komitee Österreich), organisateur, avait choisi pour thème des cérémonies en Autriche « le courage civil » : celui qui intime, ponctuellement ou durablement, à des citoyens non engagés d’agir face à des situations intolérables.

Comme chaque année, les discours de l’Amicale se sont attachés à traiter ce thème, à partir des témoignages des déportés sur les quelques occasions où des « civils » ont cherché à leur venir en aide.

Vous retrouverez l’ensemble des discours prononcés à cette occasion à Ebensee, Gusen, Melk et Steyr ainsi qu’au Loibl (nord et sud) par des membres de l’Amicale dans la rubrique :

Ressources > Archives > Dossiers thématiques > Le « courage civil »

Claude Simon, président de l’Amicale de Mauthausen

Danyèle Régerat, vice-présidente déléguée, et Daniel Hée,
tous deux enfants de déportés du Loibl,
déposent la gerbe de l’Amicale au monument intitulé « J’accuse »

Ravivage de la flamme, Arc de Triomphe, 5 mai 2023

Vendredi 5 mai à 18 heures 30, l’Amicale commémorait le 78e anniversaire de la libération du camp à l’Arc de Triomphe.

La délégation d’une vingtaine de membres de l’Amicale était conduite par Emmanuelle Declerck, secrétaire générale.
Marianne Vinurel a ravivé la flamme avec Jeanine Laborda et Armelle Querbouet.
Claude Dutems portait le drapeau.