Els Catalans als camps nazis

| Montserrat ROIG |

À partir de 1940, de nombreux réfugiés espagnols ont été déportés dans les camps de concentration, dont celui de Mauthausen en Autriche.
Montserrat Roig, journaliste et romancière, a enquêté pendant trois ans auprès des survivants catalans et de leurs familles, mettant ainsi au jour la mémoire des républicains espagnols déportés de France. L’auteur montre en premier lieu comment les Catalans sont arrivés dans les camps nazis, depuis les camps de prisonniers de guerre, ou par les Compagnies de Travail, ou bien à partir de l’endroit où ils étaient réfugiés (comme à Angoulême), ou bien encore en tant que résistants. Elle décrit les conditions de détention et la barbarie nazie dans les camps de la mort, puis recherche la façon dont s’est organisée la lutte clandestine des Républicains espagnols, pour la survie et la liberté.
Une cinquantaine de témoignages, largement retranscrits, fonde le contenu de ces chapitres.

Edicions 62 | Barcelone, 2001
832 p., espagnol, broché | disponible : 22,00 €

Gazage de concentrationnaires au château de Hartheim – L’« action 14f13 » en Autriche annexée

| Jean-Marie WINKLER |

Le convoi pour Hartheim du 11 août 1941 correspond au tout premier gazage de concentrationnaires à Hartheim, dans ce que l’on désigne sous le nom de code de « 14f13 ». Or, ce convoi, dont la liste a pu être retrouvée (et que Serge Choumoff citait déjà dans ses travaux), apparaît, sous la plume des nazis, comme constitué exclusivement de « juifs ». Les catégories nationales ont visiblement été mises à l’arrière-plan, ce gazage étant présenté, y compris sur les documents administratifs, comme gazage de juifs. Une consultation des registres du camp permet d’établir qu’il s’agit de Juifs hollandais, déportés à la suite des grandes rafles d’Amsterdam et de Rotterdam, mais on trouve dans ce convoi d’autres déportés classés juifs, des Polonais surtout, dont le matricule 1 du camp de Mauthausen.
Cette liste montre, sans ambiguïté, que la logique raciale des nazis avait pris le pas sur la logique politique ou nationale. Si les convois suivants vers la chambre à gaz de Hartheim retrouvent une diversité nationale, avec notamment une grande majorité d’Espagnols et de Polonais, il faut garder en mémoire que, pour les nazis, d’autres critères étaient susceptibles d’interférer. Et, parmi ces critères, le fait d’être classé « AZR » ou « juif » pouvait être déterminant, davantage encore que la simple nationalité.
Nouvelles recherches sur la comptabilité de la mort. 

Préface de Yves Ternon

éditions Tirésias | Paris, 2010
386 p., relié | disponible : 30,00 €

Rive de cendre

| Ernest VINUREL |

Ce récit d’une rare richesse a pour trame le piège et le trajet qui font basculer la communauté juive de Transylvanie dans le néant. Les dix-huit années de jeunesse d’Ernest Vinurel, Auschwitz et Mauthausen inclus, c’est une vie : il est le revenant de l’autre rive, exhumé moribond d’un continent aboli.
Rien pourtant n’est plus étranger à ces mémoires que le sentiment de fatalité. Échappant au gazage pour être promis à l’extermination par le travail, l’auteur partage ensuite le sort des déportés non juifs – parmi eux, des résistants français.

Préface de Daniel Simon

éditions L’Harmattan | coll. Mémoires du XXe siècle, Paris, 2003
356 p., broché | disponible : 31,00 €

Clartés dans la nuit – la Résistance de l’Esprit – Journal d’un prêtre déporté

| abbé Jean VARNOUX |

Avant de quitter ce monde le 15 août 1995, l’abbé Jean Varnoux nous livrait enfin les notes prises en 1945-1946 sur sa déportation au camp de Mauthausen – Autriche –, Kommando de Melk.
« Expérience » dont le récit ne laisse pas indifférent.
Sous forme de journal, l’auteur, qui ne prétend nullement faire oeuvre d’historien, raconte comment se déroulait la vie dans un camp d’extermination par le travail mais aussi comment, dans les pires circonstances de la détention, l’homme peut rester « homme » et comment la force morale prime la force physique.
Prêtre, il vécu à Mauthausen la plénitude de son sacerdoce. Nombreux en sont témoins.
Épris de liberté, de justice et de paix, de fraternité et de solidarité, il nous laisse un message : « Soyez aimables et pacifiques… mais restez vigilants ! »

éditions de la Veytizou | Neuvic-Entier, 1996
302 p., broché | disponible : 20,00 €

Les républicains espagnols dans le camp de concentration nazi de Mauthausen – le devoir collectif de survivre

| Véronique OLIVARES / Pierre SALOU |

Grâce aux archives de la FEDIP et à l’entêtement de la fille et du petit-fils d’un républicain espagnol, nous lisons dans ces pages l’histoire et la genèse de leur combat. 
La FEDIP, dès 1945, édita, œuvra pour la mémoire des déportés espagnols, survivants de Mauthausen, Gusen et leurs Kommandos
Ces triangles bleus avec la lettre « S » qui, ultime insulte et humiliation des nazis, seront considérés et catalogués apatrides, retrouvent par ces pages leur sol. 
Car seuls ces premiers furent considérés Espagnols dans leur déportation, les autres femmes ou hommes pris en France et en Résistance seront déportés majoritairement comme Français et politique. 
Comme écrira le préfacier : « Comme un drapeau rouge, jaune, violet, nous lisons dans ces pages l’histoire d’un peuple exclu et spolié de sa mère-patrie, mais qui se bat, et qui lutte, et qui combat non seulement pour recouvrer sa liberté mais surtout pour abattre le nazisme et son joug putréfiant nos républiques et notre état de petits de l’homme. » 
Nous trouvons en ces pages pour notre mémoire et la vérité l’ampleur du drame vécu par ces républicains espagnols. 
Cet appel à se souvenir est pour eux une façon de rester vigilant et d’éviter que la bête immonde au ventre fécond ne se relève. « Le devoir collectif de survivre, m’a enivré, saoulé par sa grandeur, sa douleur et m’a blessé par l’oubli qui lui était insupportablement réservé. Ce texte m’a immédiatement interpellé. J’ai senti intuitivement, ou de cette perception érodée par les années de labeur sinon acérée par ma quête sur les “oubliés” de l’histoire, sa force de sens. » 
Ce livre est le « non » à l’aliénation, un veilleur vigilant sur l’avenir, un acte de solidarité. Je reprends à mon compte ces mots de Cervantés « Tu ferais mieux de l’appeler enfer, et encore pis s’il y a chose qui soit pire au monde. » Et je vous les offre comme déjà ce chant qui sera à toujours la tache innommable de notre vingtième siècle mais aussi notre honneur de par l’humanité et le refus d’une quelconque aliénation de ces républicains espagnols.

Préface de Michel Reynaud

Véronique Olivares, née à Paris en 1953, est fille de républicain espagnol. Dès son enfance, elle assiste aux actions de solidarité envers ceux qui sont restés en Espagne et sont victimes de Franco. Elle travaille sur ces républicains qui n’acceptèrent jamais d’être considérés comme des victimes, mais comme de farouches et héroïques combattants. Elle a écrit de nombreux livres sur cette période et une spécialiste de cette histoire espagnole que nous ne pouvons point ignorer.
Pierre Salou est né en 1982 : son grand-père anarchiste fut combattant dans la célèbre colonne Durruti.

éditions Tirésias | coll. Ces oubliés de l’hsitoire, Paris, 2009
492 p., bilingue français / espagnol, broché | disponible : 36,00 €

La graisse mais pas les os

| Henri LEDROIT |

Henri Ledroit a été arrêté à vingt ans comme militant communiste, avec sa mère et son frère, et déporté à Mauthausen en 1943. 
À l’approche de ses quatre-vingt-dix ans, animé d’un intérêt infatigable à témoigner, principalement sur son parcours concentrationnaire, il a éprouvé le besoin d’une plume pour pérenniser l’histoire de toute sa vie. 
C’est une chance qu’une amie ait engagé avec lui un travail au long cours, qui retrace scrupuleusement non pas tant le détail du parcours qu’il restitue avec force, acuité et loyauté maint épisode symptomatique et les blessures qu’il a laissées, face à lui-même et pour son lecteur. 
Fruit d’un travail patient d’écoute, d’une extraction – souvent douloureuse – des mots, La graisse mais pas les os se fait l’écho de l’engagement de tous ces hommes et ces femmes dont Henriette Ledroit, assassinée à Ravensbrück, dont Roland Ledroit, assigné à la construction du Mur de l’Atlantique, figures essentielles dans la vie d’Henri Ledroit. 
Son vœu : qu’ils soient des repères pour toute la jeunesse à laquelle il s’est tant adressé et dont il a tant reçu. 
« Il y a beaucoup à apprendre du parcours qu’ont vécu les hommes du peuple, des épreuves qu’ils ont traversées, du relatif bien-être que la société française leur a concédé, en réponse aux luttes qu’ils ont menées. On parcourra ici un siècle ou presque, traversé par des tourmentes d’une ampleur qui semblent – peut-être à tort – appartenir définitivement à un monde aboli, qu’on peine en tout cas à se représenter. »
Daniel Simon

éditions de l’Écluse | Châtillon-Coligny, 2014
166 p., broché | disponible : 20,00 €

Les mystères nazis du lac Toplitz

| Paul LE CAËR |

Paul Le Caër, rescapé du camp de Mauthausen, fut l’un des témoins de l’« Opération Bernhard », la plus énorme opération de falsification de billets jamais entreprise, derrière les barbelés.
Il rapporte ici le résultat de son enquête approfondie sur le « Kommando Bernhard », constitué principalement de techniciens et artistes pour réaliser la plus grande entreprise de contrefaçon, dont on estime le montant à plus de 300 millions de livres sterling (voir un milliard), ainsi qu’à des timbres et d’autres monnaies. Le reliquat du trésor a fini dans le lac de Toplitz, objet récurrent de vaines explorations officielles ou non.
D’abord installé à Orianenburg de 1942 à 1945, le Kommando a été transféré à Mauthausen en février 1945, puis à Redl-Zipf et finalement libéré à Ebensee.
Le livre comporte de nombreuses illustrations en noir et blanc.

édité à compte d’auteur | 2002
148 p. dont de nombreuses illustrations en noir et blanc, broché | disponible : 20,00 €

Mauthausen, plus jamais ça !

| Daniel PIQUÉE-AUDRAIN |

Daniel Piquée-Audrain, incarcéré à la Santé, à Fresnes et à Orléans arrive à Compiègne en février 1944 puis à Mauthausen (Mle 62 978) pour Pâques 1944.
Au moment de sa libération il fixe rapidement ses souvenirs dans des croquis qu’il reprend entre 1945 et 1947, hospitalisé au Plateau d’Assy.
Il dédie ses 22 dessins à ses camarades disparus. Ils sont publiés pour la première fois en 1967 : À leur mémoire, et pour l’amitié entre les peuples.
Ces 22 dessins, accompagnés d’un petit texte, illustrent la vie des déportés de l’arrivée au camp jusqu’à, pour certains, la libération.

Amicale de Mauthausen éditeur |
broché | disponible : 11,00 €

Elles et Eux et la déportation

| Caroline LANGLOIS / Michel REYNAUD |

Livre délicat et donc le concept ne fut pas totalement perçu, car ce Elles et Eux ne témoigne pas de ou sur la déportation mais comment cette épreuve ou expérience a pu jouer sur le cours de la vie de chacune et de chacun. 
Elles et Eux, déporté(e)s de hasard ou par engagements politiques ou par résistance ou parce que Juif, enfants, adolescents, ou plus exceptionnellement né dans un camp nazi, racontent et vivent. 
Eux ou Elles parlent ou essayent d’expliquer tant bien que mal « avec leurs mots » l’après, le retour et leur engagement dans la société civile ou politique ou leur fuite ou leur errance à la recherche d’un monde perdu qu’ils ne reconnaissaient plus, dans leur cher pays. 
Tous ont un idéal : Vivre. 
Qu’Eux ou Elles soient devenus ministre, ambassadeur, médecin, fonctionnaire, ouvrier, commerçant, ils se sont toujours et encore engagés dans des combats d’humanité, de mémoire, de dignité. 
Toutes et Tous ne sont pas témoins dans le précédent ouvrage – Elles et eux, de la résistance ; pourquoi leur engagement ? – mais les deux livres sont en parfaite osmose et se complètent. 

Michel Reynaud est né en 1951, à Montpellier. Poète, écrivain, il est le fondateur des Éditions Tirésias. Après avoir effectué de nombreuses recherches et travaux plus particulièrement sur la déportation (il est l’auteur de La Foire à l’Homme), il s’attaque à la genèse de la Résistance et au rôle de la poésie dans les grands conflits. Il a obtenu le prix littéraire de la Résistance en 2007 pour : Le Roman des Glières : la résistance des républicains espagnols au plateau des Glières…
Caroline Langlois est née en 1965, à Neuilly-sur-Seine. Après avoir poursuivi un brillant cursus universitaire en vue d’enseigner, elle s’est retrouvée de hasard dans l’édition, devenue sa passion. C’est le troisième ouvrage auquel elle participe.

éditions Tirésias | coll. Les Oubliés de l’histoire, Paris, 2005
452 p., broché | disponible : 24,00 €

Retour à Mauthausen

| Jean-Michel LAMBERT |

Arrêté par la Gestapo en janvier 1944, René est déporté à Mauthausen après trois mois de torture dans les sous-sols du ministère de l’Intérieur. Très vite transféré à Gusen, un camp-satellite de Mauthausen que certains surnomment « l’enfer des enfers », il y reste jusqu’au 5 mai 1945, date de la libération du camp par les Alliés.
Soixante ans plus tard, René retourne sur les lieux, accompagné de Jean-Michel Lambert.
Point d’orgue d’une magnifique amitié entre deux hommes de générations différentes, ce récit rend hommage, à travers l’histoire de René, à celles et ceux qui payèrent derrière les barbelés leur combat contre l’occupant nazi. La tournure imprévue du pèlerinage rend ce témoignage d’autant plus poignant et précieux. Celui-ci nous commande la plus extrême vigilance dans un monde toujours menacé par le fanatisme. Un voyage initiatique dont l’auteur nous invite à partager la richesse.

Jean-Michel Lambert (1952-2017) a été juge d’instruction et vice-président chargé des fonctions du tribunal d’instance du Mans. Auteur de plusieurs romans, récits et nouvelles, il a reçu le prix Polar en 2001 pour Purgatoire, aux Éditions de l’Aube.

Jean-Claude Gawsewitch éditeur | Paris, 2005
215 p., broché | disponible : 17,90 €