25 février 2021, commémoration au monument français, Mauthausen Memorial

À leur initiative et afin de pallier l’absence de l’Amicale en Autriche en 2020 en raison de la situation sanitaire, nos amis du ministère de l’Intérieur autrichien – Stephan Matyus et Ute Bauer-Wassmann – sont venus au monument français de Mauthausen le 25 février et y ont déposé une gerbe.

« L’essentiel d’une bougie n’est pas la cire qui laisse sa marque mais la lumière »
Antoine de Saint-Exupéry

vidéo : Stephan Matyus (en allemand) et Ute Bauer-Wassmann (en français)
montage : Christoph Wassmann

« En mai et octobre 2020, deux évènements n’ont pu avoir lieu en raison de la pandémie mondiale de Covid, annulés et non remplacés. […] L’idée que les monuments sur les sites des anciens camps annexes resteraient vides et déserts ne nous a pas plu. En plus, nous manquaient les rencontres avec les participants dont beaucoup étaient déjà devenus des amis. » […]
« Mauthausen était un camp international, la mémoire des victimes est donc aussi internationale. La présence de l’Amicale ici deux fois par an l’a montré clairement à nous aussi, les Autrichiens. »
« Nous souvenir des morts et garder leur appel vivant ! »
« Même si en ce moment les mesures contre la pandémie de Covid et le souci de la santé des gens sont les plus visibles, l’actualité du rappel de Mauthausen est évidente au double sens : rester vigilants et solidaires. Après tout, c’était la solidarité entre les hommes qui a permis de survivre à un moment difficile et d’oser résister.
Nous n’oublions pas : plus jamais la guerre, plus jamais le fascisme ! 
»
Stephan Matyus | Ute Bauer-Wassmann

Ute Bauer-Wassmann a ensuite lu le message adressé par Daniel Simon, à l’occasion de cette commémoration singulière et inédite :

Nous sommes honorés que des amis autrichiens aient proposé d’être la voix de l’Amicale devant le monument français en ce début 2021. Mesurons la portée de ce geste. Ute et Stephan, vous êtes venus de Vienne à Mauthausen pour pallier l’anomalie de notre absence tout au long de l’année 2020. Ceci atteste la qualité de nos relations, la confiance réciproque entre nous. Depuis sept décennies, le monument français est un lieu de rendez-vous. Il le fut pour les déportés rescapés, pour les mères, les veuves, les enfants de disparus, puis, de plus en plus, bien au-delà heureusement, les cercles familiaux. Cette énergie partagée construit la mémoire du crime de masse qui s’est accompli à Mauthausen. Nos pensées, depuis 75 ans, se tournent d’abord vers les morts : aujourd’hui, ils le sont presque tous. Depuis longtemps déjà, les morts au camp et ceux qui en réchappèrent sont égaux dans notre souvenir. Mais les voyages qui nous conduisent ici, les gestes que nous effectuons sont des activités des vivants. Le partage, en ce point de rencontre, avec des amis de partout et de toutes les générations, va au-delà de l’hommage aux morts. Trop souvent encore, il peut sembler que les autorités autrichiennes ne savent voir à Mauthausen que les survivants, certes pour les honorer mais aussi pour ne pas considérer les générations suivantes. La légitimité de leur présence, de leurs exigences, de ces rendez-vous dont la nécessité et la force ne s’amenuisent pas, les leçons des logiques barbares dont Mauthausen fut le théâtre, il nous appartient aujourd’hui de les faire entendre. Dans cette tâche, la fraternité avec les amis autrichiens revêt une importance particulière. Dès que ça sera possible, nous nous retrouverons nombreux devant ce monument et vous serez à nos côtés, chers amis Ute et Stephan.