Les oubliés de Romainville – Un camp allemand en France (1940-1944)

| Thomas FONTAINE |

On a oublié le fort de Romainville. 
Les camps de Compiègne (pour les résistants et les « politiques ») et de Drancy (pour les juifs) symbolisent aujourd’hui l’internement et la déportation dans la France occupée. 
Mais qui se souvient qu’en 1940, les Allemands installèrent à Romainville un de leurs principaux camps d’internement. De 1940 à 1944, 7 000 personnes (dont une moitié de femmes) y furent détenues : huit sur dix furent déportées, deux cents fusillées. De là partit, le 24 janvier 1943, le premier convoi de résistantes et de prisonnières politiques envoyées à Auschwitz, celui des « 31 000 », passé à la postérité grâce à Charlotte Delbo. Là tombèrent, en août 1944, les onze derniers massacrés de la région parisienne. 
L’histoire mérite de s’attacher à Romainville, et d’abord parce que le fort fut au cœur des politiques répressives de l’occupant. Il en a accueilli, simultanément ou successivement, toutes les victimes : les étrangers, les juifs, les prisonniers de guerre dès 1940 ; les premiers résistants et les premiers otages à partir de 1941 ; les femmes, restées seules détenues en 1944… 
À partir d’archives et de témoignages, Thomas Fontaine* retrace ici les conditions de détention des prisonniers de Romainville. 
Des documents exceptionnels illustrent ce récit : registre original des détenus, fiches d’internés, photographies de détenus, lettres clandestines, dessins, objets et graffitis réalisés sur les murs des casemates. 
Cet ensemble remarquable est un hommage aux valeurs et au courage des oubliés de Romainville, antichambre de la mort et de la déportation…
L’intégralité des droits d’auteur sera reversée à la Fondation pour la mémoire de la déportation.

*Thomas Fontaine, historien, a soutenu en 2013 une thèse majeure sur la déportation de répression. Fin connaisseur des archives françaises et allemandes, il est aujourd’hui une référence incontournable sur le système d’occupation en France, comme sur la mémoire de la guerre. Il est depuis 2017 directeur du musée de la Résistance nationale (Champigny sur Marne).

éditions Tallandier | Paris, 2005
144 p., broché | disponible : 29,00 €