Voyage en Autriche, mai 2024

Voyage au camp de Mauthausen du vendredi 3 mai au mardi 7 mai 2024.

Quatre jours de commémorations et de rencontres à l’occasion du 79ème anniversaire de la libération du camp de Mauthausen et de ses camps satellites.

Prestations :
Hébergement et pension complète, transfert en car sur les différents sites, assurance sur place. 
Pour 4 nuits : 600 € en chambre double, 650 € en chambre individuelle. Ces tarifs sont estimés et pourront être ajustés en fonction du nombre de participants.
NB : Remboursement des frais de transport (excepté frais voiture !) pour les enfants et les petits-enfants de déportés morts au camp.

► Renseignements et inscription auprès du secrétariat de l’Amicale de Mauthausen,

À quoi tient la vitalité de notre exposition ?

À quoi tient la vitalité de notre exposition La part visible des camps ?

Certainement à son unicité, 500 photographies à l’histoire exceptionnelle, un intérêt culturel et pédagogique certain.

Mais cela ne suffit pas !

Notre exposition vit grâce aux liens que nous initions et que nous maintenons.

Elle reste présente dans les médiathèques, les établissements scolaires, les municipalités grâce aux adhérents qui quelquefois, pendant des années, proposent La Part visible des camps avec ténacité, grâce aux professeurs qui ont bien perçu les intérêts pédagogiques d’un ensemble de clichés qui présentent des regards différents sur le camp de Mauthausen.   

Pour 2024, il y a de nombreux projets et, déjà, des réservations confirmées :

  • du 20 janvier au 9 février 2024, accueillie par les lycéens du Léopold Sédar Senghor à Évreux (Eure) ;
  • du 11 au 13 mars 2024, elle sera au collège Ernest Bildstein à Gien (Loiret) ;
  • du 25 au 31 mars 2024, elle sera présentée à la salle Jacky Vauclair à Clamart (Hauts-de-Seine) ;
  • du 22 au 28 avril 2024, c’est la médiathèque Bernard Ywanne de Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne) qui ouvrira ses portes à notre exposition.

► Pour plus de renseignements vous pourrez joindre notre secrétariat.

Paris, 24 & 25 novembre 2023

vendredi 24 novembre

■ L’Union des Associations de Mémoire des Camps Nazis (UAMCN) a participé au ravivage de la flamme sous l’Arc de Triomphe, sur la tombe du Soldat inconnu.

L’Union célébrera désormais chaque année fin novembre l’anniversaire du dernier convoi de déportation parti de France en 1944.

Martine Tomas Espejo (Amicale de Mauthausen), Daniel Simon (président de l’UAMCN), et Mireille Bacco (Association Buchenwald Dora et kommandos) après le dépôt de la gerbe de l’UAMCN.
Mireille Cadiou, (Amicale d’Oranienburg-Sachsenhausen), Dominique Boueilh (Amicale de Dachau), Olivier Lalieu (Association française Buchenwald-Dora et kommandos) et Claude Simon (Amicale de Mauthausen) au premier rang après le ravivage de la flamme.

samedi 25 novembre, Père-Lachaise

■ Rencontre de l’UAMCN : fleurissement des monuments des associations membres de l’Union.

Devant le monument de Mauthausen,
Claude Simon, président, et Danyèle Régerat, vice-présidente déléguée.
Devant le monument de Neuengamme,
Jean-Michel Clère, président, et Jean-Michel Gaussot, secrétaire général.
Devant le monument de Buchenwald Dora,
Geneviève Guilbaud et Olivier Lalieu, président.
Devant le monument de Dachau,
Dominique Boueilh, président, et Michèle Jubeau, secrétaire générale adjointe.
Devant le monument d’Oranienburg-Sachsenhausen,
Mireille Cadiou présidente, et Joëlle Ferraguti.
Drapeaux unis pendant une minute de silence.

samedi 25 novembre, mairie du XXe arrondissement

Cérémonie au monument aux morts de la mairie du XXe arrondissement :
Daniel Simon, président de l’UAMCN, Lajos Nagy (qui fut détenu enfant à Mauthausen), et Hamidou Samaké, Conseiller de Paris, délégué du Maire du XXe en charge de la mémoire.

■ Rencontre de l’UAMCN sur le thème Les associations de mémoire face à leur avenir.

La salle…
…et la tribune.

■ Assemblée générale de l’Amicale de Mauthausen.

L’appel des noms des déportés morts depuis notre précédente assemblée générale.
L’assemblée pendant la présentation des rapports.
Patricia Thyrion…
et Armelle Querbouet
présentent leurs candidatures au Conseil d administration de l’Amicale.

Voyage à Mauthausen, octobre 2023 

SUR LES TRACES DES DERNIERS MOIS DU RÉSEAU MAUTHAUSEN

Depuis l’aéroport de Schwechat (à l’est de Vienne) où se trouvait un camp annexe évacué début avril 1945 jusqu’au camp d’Ebensee libéré le 6 mai, nous avons suivi la résorption du réseau dépendant de Mauthausen. (Photos Bernard Six, Danyèle Régerat, Ludovic Piron)

1 / MAUTHAUSEN : comprendre le camp pour comprendre le réseau

La carrière

Remonter l’escalier : un geste rituel nécessaire.

La cour des garages

Les photos des SS attestent des rituels nazis, et d’un événement exceptionnel : la désinfection du 21 juin 1941.

La place d’appel

Des lectures de témoignages ont systématiquement ponctué la visite.

2 / HARTHEIM : lieu de mise à mort : T4 les handicapés | 14f13 : les déportés inaptes au travail

Lucien Grillet présente le processus d’assassinat par le gaz des handicapés, de la théorie à la mise en pratique.

3 / AMSTETTEN : sur les traces des Françaises de Ravensbrück, victimes du bombardement (20 mars 1945)

Réception du groupe par le maire de la ville, grâce au truchement de Ute Bauer-Wassmann, de Mauthausen Memorial.
La stèle de Eisenreichdornach : une peinture représente l’évacuation des mortes et blessées par les paysans des alentours.

4 / MELK : le camp où les Français furent moins isolés
Le crématoire

Ludovic Piron rappelle l’histoire du camp ; une Marseillaise suivra.

La première des quelque 40 stèles programmées par Mauthausen Memorial

5 / GINSKRICHEN : des traces des vies effacées dans une « zone de mort »

L’historienne Angelika Schlackl a guidé le groupe à travers la forêt où réapparaissent de fragiles vestiges.

6 / EBENSEE : un temps pour approfondir, autour du Professeur A. Prenninger

Le groupe au complet (en ajoutant le photographe).

7 / GUSEN : en attendant le futur mémorial…

L’infatigable Martha Gammer explique l’ampleur et la complexité du site.
Au cœur de l’actuel mémorial, le four crématoire sauvé dans les années soixante par une initiative italo-franco-belge.

Officialisation de l’UAMCN, Union des Associations de Mémoire des Camps Nazis

3 octobre 2023, salle capitulaire du Val-de-Grâce, Paris

L’Union des Associations de Mémoire des Camps Nazis – en l’occurrence, Buchenwald, Dachau, Mauthausen, Neuengamme, Oranienburg-Sachsenhausen et Ravensbrück – a été officiellement installée mardi 3 octobre, lors d’une cérémonie qui se tenait dans la très belle salle capitulaire du Val-de-Grâce, en présence de Madame Patricia Mirallès, Secrétaire d’État auprès du Ministre des Armées chargée de la Mémoire et des Anciens combattants.

Chaque amicale a présenté en quelques minutes un camp dans ses spécificités et le travail de mémoire effectué depuis 1945.
Président de l’association Buchenwald Dora, Olivier Lalieu était accompagné d’un jeune professeur d’histoire de Stains, qui a expliqué le rôle très important pour son travail des liens avec les associations de mémoire.
Claude Simon a donné la parole à deux jeunes étudiants, qui ont témoigné de leur intérêt pour Mauthausen, en tant qu’arrière-petit-fils de déporté ou en tant qu’ancien lycéen.
Dominique Boueilh, président du Comité International de Dachau, était accompagné de Pierre Schillio, qui a raconté son parcours : arrêté par la Gestapo avec toute sa famille en août 1943, il est déporté à Auschwitz, envoyé à Varsovie pour déblayer les ruines du ghetto, puis transféré à Dachau avec son père. Après la guerre, il préside l’Amicale de Dachau.
L’assistance nombreuse – 130 personnes environ – et diverse a rassemblé des officiels et, bien sûr, des membres de nos six amicales, mais aussi Capucine Quitard, une jeune comédienne qui a lu avec talent des textes de Robert Antelme et Charlotte Delbo, des étudiants, des collégiens et lycéens d’une chorale de Stains entourés de leurs enseignants.

discours de Daniel Simon, président de l’UAMCN

PORTFOLIO

Ouverture de la cérémonie par Dominique Boueilh,
président du Comité International de Dachau
Olivier Lalieu, président de  l’Association Buchenwald-Dora et Kommandos
Claude Simon, au nom de l’Amicale
Yoann Maitrier évoque ses deux voyages à Mauthausen avec la classe de Lucien Grillet
Jean-Michel Clère, président de l’Amicale de Neuengamme
Mireille Cadiou, présidente de l’Amicale d’Oranienburg-Sachsenhausen
Marie-France Cabeza-Marnet, co-présidente de l’Amicale de Ravensbrück
Édith Rozier-Robin, secrétaire générale de l’Association Buchenwald-Dora présente la première concrétisation de l’UAMCN : le kakémono
Discours de Daniel Simon, président de l’UAMCN
Capucine Quitard a lu des extraits de textes de Robert Antelme et de Charlotte Delbo
Discours de Madame Patricia Mirallès,
Secrétaire d’État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire
Dialogues de la Secrétaire d’État avec les participants : ici, Maggie Perlado
Des collégiens et des lycéens de Stains ont interprété le Chant des marais.
La signature du document actant l’installation de l’UAMCN
Après la signature…

Une naissance…

FONDS DE DOTATION MAUTHAUSEN, ACTIFS POUR LA MÉMOIRE

Ce projet lancé lors de la réunion du Conseil d’administration du 4 février, a été confirmé lors du CA du 1er avril, et validé par le bureau du 17 juin. Sa concrétisation a été menée à bien par une équipe animée par Laurent Laidet. Le prochain bulletin de l’Amicale, relayé ensuite par notre site, donnera toutes les précisions utiles à celles et eux qui souhaiteraient contribuer à l’essor de ce fonds de dotation : Mauthausen, actifs pour la mémoire.

Objet : recevoir, gérer et mettre en valeur, en les capitalisant, les biens et droits de toute nature qui lui sont apportés à titre gratuit et irrévocable, en vue d’en redistribuer les revenus à toute organisation d’intérêt général, telle que l’Amicale de Mauthausen, en lien avec son objet ; financer et réaliser directement ou indirectement toute mission d’intérêt général, par ses propres moyens entrant dans son objet ; assurer la transmission de la mémoire et la culture mémorielle du camp de concentration de Mauthausen et de lieux associés (ex : Kommandos, château de Hartheim), la formation et la recherche autour de ces camps ; instaurer un dialogue interculturel afin de lutter contre les répressions, les inégalités, le négationnisme sous toutes ses formes.

Déclaration de création à la Préfecture de Paris le 18 août 2023, publiée au Journal Officiel de la république française du 29 août 2023.

Pexonne, 27 août 2023

27 août 1944 – 27 août 2023 : 79 ans après, une émouvante rencontre en mémoire de la rafle

L’association Pexonne, 27 août 1944, histoire et mémoire, présidée par notre ami Guillaume Maisse, et le maire Dominique Foinant ont magistralement accompli un geste de haute portée, pour le 79ème anniversaire de la rafle qui conduisit 80 habitants de cette commune en déportation (la plupart à Mauthausen) dont bien peu revinrent. La volonté de Guillaume Maisse, petit fils d’un raflé, d’aller à la rencontre des descendants du capitaine SS responsable de cette rafle, a en quelque sorte été exaucée par les petites filles de celui-ci : accompagnées de leur cousin Sasha, Anne et Christine, qui vivent en France, ont fait les gestes nécessaires pour entrer en relation avec l’association de Pexonne, et ont participé à la commémoration devant près de 400 personnes, les journalistes de la presse régionale, de l’Agence France Presse et de la Deutsche Presse Agentur). L’évènement a été relayé par la presse internationale, en Allemagne, au Luxembourg, en Suisse, en Pologne mais aussi en Israël.

Il n’a pas été question de pardon : les descendants du capitaine Wenger sont venus témoigner de leur compassion. Et Guillaume Maisse* a déclaré à France info : « Le terme de pardon n’est pas du tout approprié en réalité. C’est de la compassion et c’est un message de paix de dire que sur les cendres de ce drame peut aujourd’hui naître une amitié. Et pourquoi pas ? C’est une belle histoire, tentons-la. »

* Guillaume Maisse, Pexonne 27 août 1944, La Rafle oubliée, CoolLibri.com, juin 2022

Disparition de Léo Klein

Il avait publié en 2007 Le singulier destin d’un enfant de Tarnow, un récit précis et fort intéressant du parcours, « singulier » en effet, mais significatif, du sort des jeunes juifs polonais ayant survécu à la folie génocidaire des nazis, parce que « sélectionnés » pour le travail esclave et donc internés, par exemple, à Mauthausen en 1944 tandis que leur famille entière avait été transportée vers les centres de mise à mort. Quelques-uns de ces jeunes ont survécu et, pour certains, construit leur vie en France. Nous ne pouvons pas ne pas percevoir la communauté de destin de Léo Klein et d’Ernest Vinurel (Rive de cendre, 2003) – quoiqu’il faille toujours rester attentif aux singularités.

Léo Klein était né en 1926 en Galicie, près de Cracovie, à Tarnow, « une des plus belles villes polonaises » – autrichienne jusqu’en 1918. Il se plait à souligner qu’elle fut « paisible, juive sans être orthodoxe, loin de tous les clichés en somme ». Dès l’occupation allemande en 1939, les juifs de Pologne subissent un engrenage de violences d’une autre dimension que les pogroms antérieurs. Le jeune Léo est au ghetto, où son père est battu à mort, puis au camp de travail forcé de Putskow, s’en évade et retrouve les siens au ghetto. En trois rafles successives, de juin 1942 à septembre 1943, le ghetto de Tarnow est liquidé. Des milliers de fusillés ; en plus grand nombre ils sont transportés vers le centre de mise à mort de Belzec. Lors de la 2e rafle, sa mère le repousse à coups de pied – vers la vie. Le voici au camp de travail de Plaszow avec 8 000 juifs, pour 24000 détenus, jusqu’au 6 août 1944 : à l’approche des troupes soviétiques, il est envoyé à Mauthausen. Il y passe une dizaine de jours, mesurant « à quel point ce que je vivais dépassait tout ce que j’avais vu jusque-là ». Devenu le matricule 86740, il est transféré au Kommando de Sankt Valentin, parmi 500 juifs de l’Est et une centaine de Français, comme travailleur esclave de Ferdinand Porsche dans la plus grande usine de chars du Reich. Le camp est évacué mi-avril, vers Ebensee, où il vit encore le 6 mai, jour de la libération : mais « de toutes ces années d’horreurs, ces quinze jours furent les plus horribles ».

La suite du récit est hautement « singulière » : le voici en « reconstruction » des mois durant à Bad Ischl, Graz, Budapest, Bratislava, Bad Ischl de nouveau et Salzbourg. Les Américains et les Britanniques, les Soviétiques, la Croix-Rouge, la « Brigade juive » et l’hypothèse de la Palestine ou celle d’un départ outre-Atlantique, Stuttgart, et finalement direction Béthune ou une sœur s’était installée avant-guerre, Lens et Bruay où travaillent de nombreux Polonais (non juifs). Son beau-frère fait de lui un tailleur, qui gagne Paris (Le Sentier). Fonde une famille, a un fils, en 1961, Olivier. En 1965, il obtient sa naturalisation.

Comme Ernest Vinurel, Léo Klein était très attaché à l’Amicale de Mauthausen. C’est pour nous un motif de fierté. La sienne fut, en 2016, de recevoir la Légion d’honneur, un vœu qu’évidemment nous avions soutenu.

Aux obsèques de notre ami Léo Klein, lundi 24 juillet au cimetière de Bagneux, Daniel Simon et Jean-Louis Roussel représentaient l’Amicale.